Assassinat du juge qui a refusé la mise en liberté de 25 narcos du cartel de Tijuana

La República 

Les juges dans la ligne de mire.

Deux tueurs en moto ont suivi Hernán Saturno jusque dans un restaurant près du Palais de Justice, et l’un d’eux lui a tiré une balle dans la poitrine. Le membre de la Première Salle Pénale de réclusion instruisait le procès des membres de la mafia mexicaine.

Le juge Hernán Saturno Vergara, membre de la Première Salle Pénale de réclusion qui, en juin 2005, avait refusé la demande de mise en liberté de 25 narcotrafiquants appartenant au violent cartel de Tijuana, a été assassiné

d’une balle par des tueurs alors qu’il dînait dans un restaurant près de l’avenue Roosevelt, et du Palais de Justice. [...]

Photo :  Le juge Hernán Saturno Vergara était membre de la Première Salle Pénale qui avait refusé la liberté à des narcos.

Sans garde du corps

Hernán Saturno était sans protection car peu avant le crime, à quatre heures de l'après-midi, il avait demandé à son escorte de se retirer. [...] 

Photo :  Le crime a eu lieu dans le restaurant préféré du magistrat.

Dans une manœuvre visant à obtenir la liberté, 25 membres du cartel de Tijuana capturés à Chimbote en 2002 avec 1,7 tonnes de cocaïne, s’étaient organisés pour réclamer la désincarcération pour "excès de détention" et détention sans jugement. Mais le 21 juin 2005, dans un acte exemplaire, la Première Salle Pénale de réclusion, sous la présidence de Carlos Escobar Antezana, et composée par Aldo Figueroa et Hernán Saturno Vergara, avait allongé la peine des narcotrafiquants à 20 mois de prison. Les délinquants s’étaient mis à crier et à proférer des menaces. 

La mafia se la joue.

Cependant, peu de temps après, le sept juillet, le juge Freddy de la Cruz Huamán avait ordonné la désincarcération du chef présumé du cartel de Tijuana à Lima, Miguel Morales Morales. De la Cruz avait reçu un habeas corpus contre la Première Salle de Réclusion Pénale, à laquelle appartenait Hernán Saturno.
Ensuite, le président de la Salle, Carlos Escobar, avait été changé par le magistrat Carmen Rojassi Pella, et envoyé vers un tribunal anti-corruption, ce qui avait causé des retards et des inconvénients dans le procès instruit

contre les membres du cartel de Tijuana.

Avec l’assassinat d’Hernán Saturno, le Pouvoir Judiciaire devra nommer un nouveau membre de la cour, perturbant une fois de plus le procès contre les narcotrafiquants, qui chercheraient à tenir jusqu’à février 2007, le délai de la

dernière prolongation de détention.

‘‘On enquête sur les gardes du corps"

La veuve d’Hernán Saturno, Ana María Huerta, a affirmé que cela faisait trois jours que son mari avait commencé à recevoir des menaces de mort, mais le magistrat n’y avait pas attaché d’importance.

Ana María Huerta soupçonne deux effectifs de la police qui protégeaient son mari, car ils connaissaient tous les déplacements de la victime. "Les autorités doivent enquêter sur les gardes du corps", a t-elle dit, en pleurs. [...] 

Au total, 54 membres du cartel de Tijuana sont inculpés, 25 sont en prison, sept sont en liberté et 22 sont prisonniers par contumace ou prisonniers absents (sic). 50 personnes avaient été arrêtées au début.

Certains clients du restaurant ont déclaré à la police ne pas avoir entendu les coups de feu, ce qui indiquerait que

les délinquants sont des spécialistes en la matière et qu’ils ont utilisé une arme à feu munie d’un silencieux. Le restaurant où se sont produits les faits s’appelle 'El búnker', et c’était un des établissements préférés du juge.

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