les 100 jours d'Alan García : Et les 1725 jours restants ?

Perú21  Dans "Le mot du directeur"

Cent jours, c’est un délai très bref pour un gouvernement qui doit durer cinq ans –un peu plus de 5 pour cent de toute la période-, mais les cent premiers jours sont souvent une période cruciale qui définit la personnalité du régime durant le quinquennat complet.

Si c’était le cas du second mandat d’Alan García, on pourrait en conclure que sa présidence sera marquée par la continuité d’une période de croissance économique, avec une gestion politique beaucoup plus habile que celle d’Alejandro Toledo –ce qui n’est pas très difficile à faire-, mais, comme ce dernier, sans la conviction ni la capacité d’entreprendre les réformes fondamentales pour construire une société qui cesse d’avancer sur le fil d’un rasoir et qui observe l’avenir avec optimisme.

Si au Pérou une réforme radicale ne se produit pas dans l’éducation, la santé, la sécurité ou la justice, notre pays demeurera une bombe à retardement. Durant ces cent premiers jours, nous n’avons pas encore observé, dans le gouvernement, le moindre indice capable de concrétiser ce changement, lequel requiert des idées claires de ce qu’il faut faire et du courage pour les mettre en marche.

Sans reformes, le progrès bénéficiera -comme ces quinze dernières années- à quelques-uns seulement, mais avec une grande majorité qui regardera cette trajectoire avec mépris et colère. La facture se payera lors des prochaines élections, et Ollanta Humala pourrait alors paraître une alternative conservatrice face à d’autres options beaucoup plus radicales.

Pourvu que les 1725 jours restants du gouvernement d’Alan García préservent ce qu’il a réussi dans les cent premiers, mais qu’ils permettent de mettre en œuvre les changements dont le pays a besoin, afin de rendre aux gens une vision d’espoir vers l’avenir.

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