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Courrier des Andes
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8 novembre 2006

Affaire Fujimori : Les défenseurs des Droits de l’Homme font pression sur le gouvernement

Peru21 du 07 novembre.

Les défenseurs des droits de l’homme et les victimes du régime d’Alberto Fujimori ont exigé du gouvernement un engagement "clair" et "ferme" dans le procès d’extradition, un an après sa détention au Chili.

Ces organisations, préoccupées par la possibilité d’une fuite de l’ex mandataire, ont remis aujourd’hui à la ministre péruvienne de la Justice, María Zavala, une lettre dans laquelle ils demandent un rôle plus actif du gouvernement d’Alan García.

Elles ont aussi placé des pancartes à divers endroits de Lima, portant les slogans : "Alan, ton silence c’est de la complicité" et "Fujimori extradition".

Le porte-parole des familles des victimes de la tuerie de La Cantuta, Gisella Ortiz, a affirmé que ces initiatives visent à "rappeler" au gouvernement péruvien "qu’il a l’obligation de juger Fujimori", et à "dire" à la Justice chilienne que les familles "veillent" toujours.

Gisella est la sœur d’Enrique Ortiz, un des neuf étudiants de l’Université La Cantuta séquestrés puis assassinés en 1992 par le commando paramilitaire Colina, qui éliminait extrajudiciairement les présumés subversifs, et qui fut crée, à l’époque, par le conseiller de Fujimori, Vladimiro Montesinos.

Les affaires de La Cantuta et de l’assassinat de 15 personnes dans le district de Barrios Altos, en 1991, font partie de la demande d’extradition, qui comprend deux accusations pour violation des droits de l’homme et dix pour corruption.

Ortiz a exprimé son "espoir" que l’extradition de Fujimori soit décidée après l’annonce lundi de la conclusion de l’étape de l’enquête réalisée par le juge chilien Orlando Alvarez, dont dépendra la sentence en première instance en janvier ou février prochains.

Elle a aussi affirmé que, quinze ans après la tuerie, les familles sentent "une usure émotionnelle et physique" et elle croit en "un changement d’attitude" du Gouvernement péruvien quant aux droits de l’homme, comme c’est arrivé dans "d’autres pays d’Amérique Latine".

Malgré les pressions, l’Exécutif répète qu’il ne se prononcera pas sur le procès afin de ne pas politiser l’affaire, et parce que, selon lui, cela appartient exclusivement au cadre judiciaire.

Le chef de l’Unité des Extraditions du Parquet, Omar Chehade, a commenté aujourd’hui dans une émission locale, que l’on tente d’éviter "que les carnets d’extradition ne soient contaminés" et que l’on donne l’impression qu’il existe une "persécution politique".

Cependant, le directeur exécutif de l’Association Pro Droits de l’Homme (APRODEH), Miguel Jugo, a considéré que la passivité du Gouvernement répond à un "mariage" présumé entre le Parti Apriste au pouvoir et les "fujimoristes".

Il a qualifié "d’irresponsable" la manière dans laquelle l’affaire a été affrontée depuis que García a assumé la Présidence le 28 juillet dernier.

Dans une interview avec Efe, Jugo a donné l’alerte sur une possible fuite de Fujimori en cas de sentence défavorable à l’extradition : "il est capable de tromper toute sorte de contrôle, comme il l’a démontré par le passé" et il est protégé "par des pouvoirs occultes", a-t-il indiqué.

Il a aussi déclaré qu’un refus de l’extradition placerait le Chili dans "une situation assez préoccupante", car, d’après lui, cela désobéirait à ses "engagements internationaux en faveur de la lutte contre l’impunité et la corruption".

Au mois de mai, la Justice chilienne a octroyé (à Fujimori) la liberté conditionnelle sous caution, pendant la durée du procès d’extradition vers le Pérou.

Source : EFE


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